mercredi 29 décembre 2010

Qu'est-ce que la danse contemporaine ?

François Frimat

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Janvier 2011 – PUF - Collection "Intervention philosophique" – 15 €

Pour qui apprécie l’art chorégraphique, la danse contemporaine peut souvent dérouter : scènes sans corps, présence accrue d’autres arts ou technologies qui perturbent l’identité de la représentation. Pourquoi en arrive-t-on à parler de spectacles hybrides ?
On expliquera dans ce livre que la danse cultive l’art de déjouer toute tentative de substantialisation et que le projet d’être contemporain ne se confond pas avec celui de faire rupture avec l’histoire de la danse ou de l’art. Il est vrai qu’il devient toujours plus difficile de s’en remettre à une ontologie classique de l’œuvre pour saisir ce qui se passe sur les scènes depuis dix ans. Pour autant, ce court essai tente, en usant du paradigme de l’hybride, d’aider à comprendre ce qui se manifeste désormais dans le projet d’être contemporain pour un danseur-chorégraphe. On y trouvera de nombreuses descriptions d’œuvres récentes et quatre portraits de figures importantes de la scène actuelle, exemplaires de l’intention d’être contemporain comme forme d’engagement.

Bergson. Mystique et philosophie

Anthony Feneuil

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Janvier 2011 – PUF – Coll. Philosophies – 12 €

Dans son dernier livre, Les Deux Sources de la morale et de la religion, Bergson fait une proposition décisive : « introduire la mystique en philosophie, comme procédé de recherche philosophique ». Mais comment la philosophie peut-elle s’approprier le discours mystique sans le dénaturer ni se perdre en lui ? Pour le comprendre, cet ouvrage déploie la philosophie bergsonienne de la religion et surtout la manière dont l’introduction de la mystique en philosophie travaille les concepts philosophiques, et change la nature de la philosophie. C’est qu’une connaissance de Dieu via la mystique ne saurait être qu’une connaissance personnelle. Et au prix de quels remaniements du concept de personne une philosophie digne de ce nom pourrait-elle en même temps être personnelle ?

Le Songe et la Raison. Essai sur Descartes

Tony James

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Novembre 2010 – Hermann – Coll. Philosophie- 24 €

Descartes ne fut pas toujours « cartésien ». Il s’intéressait à ses rêves et y prenait plaisir, au point de conserver toute sa vie le cahier sur lequel il avait consigné, en 1619, le récit de trois rêves venus « d’en haut ». Sachant les observer au moment même où ils se déroulaient, il pouvait influencer leur contenu. C’est ainsi qu’en 1631 il goûte « tous les plaisirs qui sont imaginés dans les Fables » en faisant des rêves imprégnés de ses lectures de romans de chevalerie.
L’interrogation sur le rêve n’est pas de la philosophie de cabinet pour Descartes, car ses imaginations pendant le sommeil sont souvent « plus vives et expresses » que pendant la veille. La question « Puis-je savoir que je dors ? » peut recevoir, paradoxalement, une réponse affirmative. Quant à cette autre : « Comment savoir que je ne dors pas ? » Descartes apporte une réponse originale et exigeante.
Et l’interprétation ? Descartes interprète ses rêves selon des schémas plus ou moins médiévaux. Mais Freud, sollicité par Maxime Leroy, les a lus aussi. Une de ses intuitions sur les connotations sexuelles du « melon » de 1619 se trouve ici confirmée. Par ailleurs, les poèmes d’Ausone dont rêve Descartes en 1619 se trouvent dans un contexte surprenant d’amours bien charnelles...
Avec cet essai, Tony James propose une lecture qui va à l’encontre des stéréotypes et fait ressortir un visage moins connu du philosophe.

lundi 27 décembre 2010

"Revue “Philosophie” n°108 : La Question de la Lebenswelt

Editions de Minuit 2011 – 10 €

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Une polémique récente a porté sur l'engagement nazi de Heidegger. Ce numéro livre un témoignage majeur : la traduction par P. David d'un texte de Walter Biemel, qui vint à Fribourg de 1942 à 1944 pour assister aux cours et participer aux séminaires de Heidegger. Il y décrit la manière dont se déroulaient les enseignements de Heidegger, et caractérise leur esprit : loin de toute glorification idéologique du régime, on saisit comment Heidegger tâchait d’amener les étudiants à pénétrer au coeur de la pensée des auteurs et à la resituer dans l’histoire de la métaphysique.
La suite est tout entière consacrée à la notion de Lebenswelt (monde de la vie), dont les auteurs tentent de retracer l’émergence chez Dilthey et de suivre la thématisation chez Husserl, puis la réappropriation par Heidegger et Scheler. Ce dossier s’ouvre avec la traduction, par J. Farges, d’un texte tardif de Husserl intitulé « Histoire et souvenir », et se poursuit par un article du traducteur intitulé « Monde de la vie et primordialité chez Husserl », où il tente de cerner les ambiguïtés de l’esthétique transcendantale de Husserl et de trancher la question de savoir si le monde de la vie husserlien se laisse identifier à un monde primordial. À cette fin, il analyse la redéfinition par Husserl des tâches de l’esthétique transcendantale et, en dégageant la différence centrale entreoriginalité et originarité, montre que jamais Husserl n’a identifié Lebenswelt et monde primordial - le monde de la vie étant toujours caractérisé par son intuitivité concrète, aux antipodes de l’abstraction constitutive de toute primordialité.
Suit un texte de L. Perreau intitulé « Alfred Schütz et le problème du monde de la vie ». Ce disciple de Husserl ayant déployé une analyse phénoménologique des structures du monde social, il est tentant de présenter son projet comme étant celui d’une théorie du monde de la vie développée à partir de l’attitude naturelle. L. Perreau corrige cette présentation, en distinguant les diverses déterminations conceptuelles de la Lebensweltdans la pensée de Schütz : socialité mondaine, fondement ontologique, réalité primordiale et horizon des contextes de sens.
Dans « Scheler et la question du monde de la vie », A. François montre que l’on trouve chez Scheler non simplement une absence, mais une résistance à cette question husserlienne, et tente d’en saisir les raisons : elle tient à la conception même qu’a Scheler de la phénoménologie et de la nature de la réduction phénoménologique. Si l’expression Lebenswelt n’appartient pas à la conceptualité de Dilthey, sa philosophie de la vie en conçoit cependant l’essentielle mobilité en l’articulant à la diversité des mondes historiques. Aussi J.-C. Gens montre-t-il, dans « L’herméneutique diltheyenne des mondes de la vie », que tout monde est monde de la vie, vu qu’il en est une expression historique et qu’il n’est donné que dans le vécu d’une conscience vivante.
Enfin, S. Jollivet s’efforce de cerner les « Enjeux et limites du retour au monde de la vie chez le jeune Heidegger » : cette notion possède chez lui une fonction centrale, car elle lui permet d’approfondir la dimension mondaine de « l’expérience vécue » (Erlebnis), mise à l’honneur par Dilthey ; mais, soucieux de dépsychologiser les analyses de ce dernier, il s’attelle à une déconstruction du problème du vécu, allant jusqu’à abandonner cette notion au profit de celle d’« être-au-monde », puis de « Dasein ».
D. P.

Sommaire
WALTER BIEMEL
Les séminaires de Heidegger entre 1942 et 1944 d’après un témoin de l’époque - Traduit et présenté par Pascal David

HEDMUND HUSSERL
Histoire et souvenir (janvier 1937) - Traduit par Julien Farges

JULIEN FARGES
Monde de la vie et primordialité chez Husserl

LAURENT PERREAU
Alfred Schütz et le problème du monde de la vie

ARNAUD FRANÇOIS
Scheler et la question du monde de la vie : entre pragmatisme et phénoménologie

JEAN-CLAUDE GENS
L’herméneutique diltheyenne des mondes de la vie

SERVANNE JOLLIVET
Enjeux et limites du retour au monde de la vie chez le jeune Heidegger
Notes de lecture

mercredi 22 décembre 2010

Temps et éternité dans l'œuvre philosophique de Cicéron

Sabine Luciani

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Décembre 2010 - Presses universitaires de Paris-Sorbonne – 18 €

Cicéron est-il un penseur du temps ? Cette interrogation conduit à une interprétation d'ensemble de l’œuvre philosophique de l’écrivain, envisagée non comme une compilation de sources disparates, mais en termes de cohérence et d’unité. L’enjeu est de taille : il s’agit d’éclairer la pensée complexe et foisonnante du plus grand auteur de la République romaine en référence aux Tusculanes, qui représentent le couronnement de son œuvre et l’aboutissement de sa réflexion sur la notion de sujet.

À partir d’une minutieuse analyse structurale, lexicale et stylistique, cette étude montre notamment que l’expérience du temps, qui représente un élément constitutif de l’anthropologie cicéronienne, favorise l’émergence d’une philosophie de l’existence et permet de comprendre comment Cicéron reçoit et interprète – voire modifie – les différentes conceptions antiques du temps, en particulier celles héritées du platonisme, du stoïcisme et de l’épicurisme ; ce faisant, il se fait le passeur à Rome des notions philosophiques grecques et marque de son influence, jusqu’à nos jours, leur réception.

Identité et réalité dans le «Dictionnaire» de Pierre Bayle

Alexandre Kojève

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Décembre 2010 - Gallimard - Bibliothèque des idées – 13,50 €

Contrairement à ce que l'on a toujours cru, Kojève n'a pas consacré ses leçons à l’Ecole pratique des hautes études uniquement à la Phénoménologie de l’esprit de Hegel.
Il a fait un cours sur Pierre Bayle en 1936-1937 dont procède le texte inédit publié ici. Ce détour constitue un moment important dans l’élaboration de l’anthropologie athée qui occupe alors Kojève. Une lettre à Leo Strauss donne l’idée de l’enjeu qu’il attachait à cette lecture : « Ce qu’était pour Bayle l’opposition protestants-catholiques, c’est aujourd’hui l’opposition fascisme-communisme. Je crois que les mobiles et le sens de la "position intermédiaire" sont, chez Bayle, plus clairs que chez les actuels "démocrates" ».

dimanche 19 décembre 2010

Trois cailloux pour Walter Benjamin

Pierre Michon - Guy Petitdemange - Bruno Tackels

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Décembre 2010 - Editions L'arachnoïde – 16 €

Extrait de la préface de Christian Dufourquet

“J’ai rencontré un papillon, il y a longtemps. Je l’ai longtemps perdu de vue, il apparaît peu, je crois que c’est une de ces espèces qui s’éteignent doucement. Je ne me souviens pas de l’avoir jamais trouvé écrit en littérature. Je l’avais oublié. Il est revenu dans Walter Benjamin. Il est brutalement revenu à la page 25 d’Enfance berlinoise, les souvenirs en miettes du petit Walter Benjamin devenu vieux. Il chasse les papillons, pendant les vacances, vers Postdam, sur le Brauhausberg qui est une forêt, une colline. De cette colline, il écrit que c’est un mont embué d’azur qui se levait l’été pour les recevoir, ses parents et lui. Il dit que le Postdam de son enfance est un air bleu sur lequel les papillons, si variés selon leur espèce, les morios et les vulcains, les vanesses, apparaissent comme une langue étrangère écrite sur les murs bleus de la Jérusalem qu’on voit dans les rêves. Pierre Michon Trois cailloux pour Walter Benjamin est un ouvrage réunissant trois auteurs qui évoquent, chacun à sa manière, dans un texte inédit, la figure de Walter Benjamin.
Pierre Michon, en un raccourci vertigineux entre le mode d’apparition des bêtes dans son enfance et celles qui défilent devant Adam dans le jardin de la Genèse, propose une méditation proche de la réflexion sur le langage du jeune Walter Benjamin.
Guy Petitdemange se penche sur le mystère de l’écriture fragmentaire, en éclats, d’un Walter Benjamin partagé entre sa volonté de théoriser et une prose qui dit infiniment plus que tout système, proche en cela d’une œuvre d’art qui contesterait, du sein même de l’élan qui la porte, les conditions de son apparition.
Bruno Tackels évoque la figure d’un Walter Benjamin décalé, en rupture avec la morale bourgeoise de son temps. Un homme solitaire, clairvoyant, lucide jusqu’au naufrage, amené à adopter, tout au long de sa vie, des stratégies de survie qui s’apparentent à des formes modernes de piraterie.
Trois lettres de Walter Benjamin clôturent l’ouvrage.”

Philosophie en séries, saison 2

Thibaut de Saint Maurice

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Décembre 2010 – Ellipses – 12,50 €

À travers la figure du vampire, Truc. Blood invite à réfléchir sur la question de la différence au sein de l'humanité ; les dernières aventures des survivants de Lost mettent en scène le problème du destin ; le royaume de Kaamelott est le lieu idéal pour tenter de définir la bêtise et Mad Men propose une réflexion inattendue sur les rapports entre les hommes et les femmes. Dans la continuité de Philosophie en séries, cette 2e saison poursuit le projet d'une navigation philosophique à travers les grandes séries télévisées de notre temps. Elle révèle ainsi la complexité de ces oeuvres essentielles de la culture d'aujourd'hui. Les séries reposent en effet sur une forme particulière de divertissement qui invite à critiquer les évidences et à tester de nouvelles options politiques, sociales, morales ou métaphysiques. Chaque chapitre s'inscrit dans l'univers fictionnel d'une série pour y déceler un problème philosophique et organiser une rencontre, parfois inattendue, entre des textes de philosophie et des personnages, des intrigues ou des situations. En prenant ces fictions au sérieux, en regardant la télévision autrement, ce livre est l'occasion de philosopher autrement.

Kaamelott - La bêtise, le pouvoir et le rire
Lost - Le destin et la liberté
Mad Men – Le genre, l’ordre social
Fais pas ci, fais pas ça – L’éducation
Pigalle, la nuit - Les échanges
True Blood – L’humanité, autrui, la morale
À la Maison Blanche – L’éthique et la politique
Braquo - L’honneur, la liberté et l’égalité
Nurse Jackie – L’éthique du care
Un Village français - La liberté
Sons of Anarchy – L’anarchie, l’État, la liberté
Generation Kill – La guerre, la justice

vendredi 17 décembre 2010

Le vocabulaire des philosophes africains

Djibril Samb

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Paru le : 09/12/2010 – Editeur : L'Harmattan – Collection : Ouverture philosophique – Prix : 30 €

Le Vocabulaire des philosophes africains comporte 100 entrées réparties en cinq catégories de lexiques : 1) un lexique de base de la philosophie avec les sens usuels des concepts (Dieu, éthique, être, logique, etc.) et leurs infléchissements par les philosophes africains ; 2) un lexique de base de la philosophie (être, substance, temps, âme, etc.) avec des connotations particulières en Afrique noire ; 3) un lexique non philosophique dans les langues occidentales (ancêtre, sorcellerie, défunt, etc.), mais investi d'acceptions philosophiques propres à la philosophie africaine ; 4) un lexique spécifique issu des langues africaines (ntu, muntu, ori, nommo, nyama, etc.), qui contribue à donner à la philosophie africaine son cachet propre ; 5) enfin, quelques termes spéciaux (consciencisme, éviternité, négritude) introduits par des penseurs ou philosophes africains.
Il comporte également un glossaire de 167 termes issus des langues africaines, 106 notices biographiques d'auteurs, africains essentiellement, que l'on peut désormais situer, un tableau chronologique 1900-2008 qui permet de souligner les étapes de la philosophie africaine, mises en regard des événements historiques ou culturels significatifs de l'Afrique noire et, enfin, une liste des périodiques philosophiques ou accueillant des travaux philosophiques édités en Afrique subsaharienne.
Cet ouvrage est une " étude purement historique et scientifique de la philosophie africaine ", à laquelle elle constitue en même temps une sorte d'introduction.

mercredi 15 décembre 2010

Les horreurs du monde - Phénoménologie des affections historiques

André Stanguennec

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Paru le : 09/12/2010 – Editeur - : Maison des Sciences de l'Homme – Prix : 32 €

Phénoménologiquement, l'horreur est une émotion aussi fondamentale que l'angoisse ou la joie dans notre rapport au monde. Pourtant, en dehors de quelques notations précieuses de Sartre, elle n'a jamais fait l’objet d’une recherche phénoménologique approfondie.

Ce livre veut donc combler une importante lacune. Mais il entend aussi montrer que, au-delà de ses caractères invariants, l’horreur étant par essence une émotion au sein d’une histoire individuelle ou collective, elle a fait en Europe l’objet d’expériences psychiques, politiques et esthétiques successives, relatives à des « formes culturelles »(Cassirer) et à des « métaphores absolues »(Blumenberg) chaque fois différentes.

Leur analyse peut nous mener à la compréhension des horreurs du monde présent, ainsi qu’à la perspective problématique de leur dépassement, en fonction de diverses hypothèses théoriques tant métaphysiques que juridiques ou esthétiques, analysées et évaluées au fil de la question : « passée l’horreur, l’aurore ? ».

Le philosophe du dimanche - La vie et la pensée d'Alexandre Kojève

Marco Filoni

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Sortie prévue le : 16/12/2010 – Editeur : Gallimard – Collection : bibliothèque des idées – Prix : 24,50 €

Le fait est bien connu, Alexandre Kojève a exercé une influence majeure sur la philosophie française d’après 1945, à partir de l’enseignement sur Hegel dispensé dans son séminaire à l’Ecole pratique des hautes études au cours des années 1930 et recueilli, par les soins de Raymond Queneau, dans son Introduction à la lecture de Hegel, parue en 1947.
Mais au-delà de cette notoriété certaine, le personnage reste parfaitement mystérieux. Sa biographie n’y est pas pour rien. Né à Moscou en 1902, neveu de Kandinsky, Alexandre Kojève, après des études en Allemagne, s’établit en France en 1926 et commence la carrière d’enseignant que l’on sait. Mais aussitôt après la fin de la guerre, il entre dans l’administration. Il passera les vingt années suivantes au sein de l’élite de la diplomatie mondiale et de la haute finance.
Il devient « le philosophe du dimanche », selon le mot de Raymond Queneau, poursuivant son activité philosophique de façon semi clandestine pendant les week-ends. C’est seulement plusieurs années après sa mort, survenue en 1968, avec la publication de nombreux inédits, que le public pourra prendre la mesure de l’oeuvre élaborée de la sorte dans l’ombre. L’ouvrage de Marco Filoni éclaire de l’intérieur ce destin hors norme.
Il reconstitue les milieux intellectuels d’origine où Kojève a grandi et retrace ses années d’études. Il reconstruit la formation de ses choix théoriques fondamentaux dans le champ intellectuel qui leur donne sens, en recourant abondamment pour ce faire à des matériaux d’archive et à des textes inédits. Des matériaux qui ne restituent pas seulement la dimension humaine du philosophe, mais qui rendent sa pensée mieux intelligible.

Petit-déjeuner avec Socrate. Une philosophie de la vie quotidienne

Robert Rowland Smith

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A paraitre le 13/01/2011 – Editeur : Seuil – Collection : philo – Prix : 19 €

Imaginez que votre journée est rythmée par les conseils de quelques-uns des plus grands penseurs de l’histoire : vous vous réveillez, croyez-vous. Mais comment être certain que vous ne rêvez pas ? Descartes vous aide à répondre à cette question. Plus tard, dans le métro, Hobbes vous assiste alors que vous luttez pour trouver une place assise. Et Marx vous prodigue ses conseils quand, une fois au bureau, vous cherchez à mettre fin à votre condition d’esclave salarié.
Et s’il vous prend l’envie de faire du shopping, Lacan vous expliquera ce qu’est le narcissisme alors que vous vous regardez dans le miroir d’une cabine d’essayage...Une journée quelconque en compagnie de personnages pas du tout quelconques, qui est aussi une introduction très ludique à la philosophie.

La Communication du bien chez Spinoza

Ariel Suhamy

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Parution : octobre 2010 – Editions : Classiques Garnier – Collection : Les Anciens et les Modernes - Études de philosophie – Prix : 49 €

Cet ouvrage envisage le spinozisme sous l’aspect de sa communication. La thèse est que celle-ci ne doit pas être considérée comme un élément secondaire mais qu’elle est au contraire constitutive du bien visé par la philosophie de Spinoza. En conséquence, il faut la prendre en compte pour lire et interpréter ses écrits. Dès lors, cette pensée de la nécessité et de la certitude fait place à l’incertain et au possible.

mardi 14 décembre 2010

Sciences Humaines, n° spécial : 20 ans d'idées. Le basculement

1990-2010 : le basculement des idées

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Comment pensions-nous le monde il y a 20 ans ? Comment le pensons-nous aujourd’hui ? Depuis sa naissance, en 1990, et au fil des années, Sciences Humaines traque les idées nouvelles, les débats qui agitent la société, les péripéties de la marche du monde… Le moment était donc venu de faire une sorte de bilan pour se donner ce recul si nécessaire qui permet de mieux lire notre présent et de scruter l’avenir.

20 ans de sciences humaines, ce ne sont pas seulement des strates de recherches, de nouveaux travaux, de nouveaux auteurs qui s’accumuleraient les uns après les autres comme s’empilent sur nos étagères les quelques 300 numéros publiés… C’est beaucoup plus que cela !

Au fil des années, ce sont des nouveaux modèles qui ont remplacé les précédents, de nouvelle grilles de lecture qui se sont imposées, de nouveaux fonctionnements technologiques tout autant que mentaux.

En ce début de XXIe siècle, un monde nouveau est en train de dessiner un nouveau paysage mental. Voilà ce que nous avons choisi de vous raconter, à vous lecteurs qui nous avez accompagnés ou rejoints tout au long de cette aventure éditoriale, mais aussi à ceux qui, nés en même temps que notre magazine, nous découvrent aujourd’hui…

Egalement dans ce numéro :

Cahier spécial 14 pages : Sciences humaines, l’histoire d’une revue. Sciences humaines est né il y a vingt ans à Auxerre.  Comment lancer une revue quand on habite dans l’Yonne, que l’on est en dehors de tout groupe de presse et même en dehors de l’université? Retour sur une histoire atypique.

Édito : 1990 / 2010. Le basculement des idées 

Dossier coordonné par Martine Fournier et Jean-François Dortier

La nouvelle carte des idées  

Jean-François Dortier

L'animal humanisé et l'humain naturalisé  

Jean-François Dortier

Extension du domaine des émotions  

Nicolas Journet

Du développement au développement durable  

Christophe Rymarski

La parenté réinventé  

Martine Fournier

La montée en puissance des femmes  

Martine Fournier

De l'histoire totale à l'histoire globale  

Martine Fournier

Vers des identités mondialisées  

Catherine Halpern

L'individu, roi contesté  

Xavier Molénat

Le bébé a du génie  

Jean-François Marmion

Le néolibéralisme a la vie dure  

Xavier de la Vega

La fabrique politique du monde  

René-Éric Dagorn

Pays émergents : le grand rattrapage  

René-Éric Dagorn

Le sacre du cerveau  

Jean-François Marmion

Philosophies en liberté  

Catherine Halpern

La justice dans tous ses états  

Catherine Halpern

Le pouvoir éclipse et réapparition  

Achille Weinberg

Le retour de Dieu  

Laurent Testot

Faut-il en finir avec la société ?  

Xavier Molénat

Les métamorphoses des inégalités  

Xavier Molénat

Les tribulations de la valeur travail  

Xavier de la Vega

Un monde sans guerre...ni paix  

Laurent Testot

La vie privée googlisée  

Nicolas Journet

Bibliographie

dimanche 12 décembre 2010

Cogitamus. Six lettres sur les humanités scientifiques

Bruno Latour

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Parution : octobre 2010 – Editions : La découverte – Prix : 18 €

L'automne 2009, une étudiante allemande fait part à Bruno Latour de son désarroi devant les disputes qui font rage avant le sommet de Copenhague sur le climat.
Il lui signale l'existence d'un enseignement qui porte justement sur les liens multiformes entre les sciences, la politique et la nature. Pour diverses raisons, l'étudiante ne petit pas suivre le cours que le professeur est obligé de lui résumer en six lettres. Au fil de l'actualité, que l'étudiante suit de son côté en tenant son " journal de bord ", voilà qu'elle découvre peu à peu comment se repérer dans ces imbroglios créés par le développement même des sciences et des techniques.
D'Archimède à Avatar, c'est l'occasion pour le lecteur d'un époustouflant galop dans ce domaine étrange des " humanités scientifiques ". Si la nature est entrée en politique, il faut bien que les sciences et les techniques fassent partie de ce qu'on appelait autrefois les " humanités ". Bruno Latour montre pourquoi il est impossible d'aborder les crises écologiques sans comprendre le caractère collectif et concret de l'acte de penser et de prouver.
D'où le passage du cogito - le " je pense " cher à Descartes - à ce cogitamus - " nous pensons " -, parce que " c'est grue au fait que nous sommes nombreux, soutenus, institués, instrumentés que nous accédons au vrai ". Écrit dans un style alerte, véritable plaidoyer pour la " culture scientifique ", ce bref ouvrage offre la meilleure introduction pour un large public aux recherches d'un auteur traduit, étudié et commenté dans le monde entier.

Le Philosophoire 2010 n°34 : Le Travail

Le Travail (entretiens avec Jean-Claude Milner et François Vatin)

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Novembre 2010 – 16 €

Editorial
Vincent CITOT

LE TRAVAIL

Entretien avec Jean-Claude MILNER
Frédéric DUPIN

Entretien avec François VATIN
Alexandra BIDET

Extension illimitée du domaine du travail
Jean-Claude POIZAT
Est-il possible de libérer le travail ?
Dominique MEDA
Connaître et étudier le travail
Yves SCHWARTZ

La beauté du travail ouvrier chez Simone Weil
Alexandre MASSIPE

Je ne veux pas travailler ! A la lisière du travail qui noue les mots et les choses dans l'œuvre de Michel Foucault
Eric LECERF

LES LIVRES PASSENT EN REVUE

René Girard : le Darwin des sciences humaines ou « un allumé qui se prend pour un phare » ? de René Pommier
Laurent FEDI

Que peut-on encore dire de l'école?
L’école de la honte d’Emilie Sapielak
Baptiste JACOMINO

Requiem pour une phénoménologie, de Thierry Blin
Vincent CITOT

Parutions récentes / Livres reçus

HORS-THEME

Que faire de Freud ? A propos du Livre noir de la psychanalyse
Charles BOYER

Une nation philosophique ? Kant entre le marteau et l’enclume…
Claude OBADIA

Spectateur et communauté,
à partir de la Critique de la faculté de juger de Immanuel Kant
Christian RUBY

Sieyès, le choix de l’ombre après les Lumières
Jean-Jacques SARFATI

vendredi 10 décembre 2010

Perception-cinéma - Les enjeux stylistiques d'un dispositif

Clélia Zernik

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Paru le : 27/09/2010 – Editeur : Vrin – Collection : Philosophie et cinéma – Prix : 9,80 €

En marge de la classification deleuzienne, cet essai tente de proposer une nouvelle typologie des films : une stylistique qui prendrait en compte la place et l’expérience perceptive du spectateur.
Dans cette perspective, les styles deviennent les différentes manières de faire dévier notre perception ordinaire à partir des contraintes imposées par le dispositif dualiste de la machine cinématographique, et peuvent, en variant la distance symbolique du spectateur au film, conduire aussi bien à un traitement du monde en termes d’image qu’à un dégel de l’image pour en faire un monde.

jeudi 9 décembre 2010

Vers la simplicité - Phénoménologie hégélienne

Emmanuel Cattin

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Paru le : 06/12/2010 – Editeur : Vrin – Collection : Moments philosophiques – Prix : 12 €

Hegel est le penseur de la simplicité. Simple est le commencement pur, le vide pur, être, autrement rien.
Mais la conscience se tient sous le signe du Deux, de la scission en deux : là commence son expérience, son chemin de simplification. La pensée qui le recueille, avec son sacrifice, l’effacement de soi en lequel elle commence, ne sont jamais impersonnels, ils se concentrent dans la simplicité de la décision, à chaque fois la plus personnelle, par laquelle il est fait accueil à tout ce qui est, dans la noblesse du laisser être, la hauteur du regard qui laisse en son rayon tout e qui est aller de lui-même, à travers son intime contradiction, à son sens ultime. Le chemin de la pensée, celui de la négativité la plus dure, est celui de la sérénité, il va de la simplicité de l’être à la simplicité de l’esprit, de l’apparaître initial qui s’appelle conscience à la manifestation absolue, de tout ce qui est fini jusqu’à la profondeur infinie de son accomplissement. Sur un tel chemin, la simplicité vraie sera la simplicité profonde du concept, la personnalité pure, la plus dense, la plus intense. Méditant la manifestation, la phénoménologie hégélienne n’aura cessé de méditer un tel chemin vers la profondeur, le chemin vers la simplicité.

Une pensée hétérodoxe de la guerre : de Hobbes à Clausewitz

Delphine Thivet

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Paru le : 24/11/2010 – Editeur : PUF – Collection : Fondements de la politique – Prix : 20 €

Parmi les différentes conceptualisations dont le phénomène de la guerre a pu faire l'objet, l'oeuvre de Thomas Hobbes (1588-1679) et celle de Cari von Clausewitz (1780-1831) se sont souvent trouvées rangées, depuis le développement du champ disciplinaire des relations internationales en particulier, parmi des auteurs dits " réalistes " tels que Thucydide ou Machiavel notamment.
Or leur pensée respective semble échapper à toutes les formes de catégorisation : ni pur " réalisme ", ni bellicisme, ni pensée de la " raison d'Etat ", d'une part, ni idéalisme, "pacifisme ", ou pensée de la guerre juste, d'autre part, l'oeuvre de Hobbes et celle de Clausewitz occupent une place à part parmi ceux qui, semblablement à eux, ont pris la guerre pour objet de leur réflexion. Malgré les deux siècles et bien d'autres choses qui les séparent, une pensée hétérodoxe de la guerre se fait ainsi écho à travers elles.
Hobbes comme Clausewitz s'efforcent en effet d'appréhender la guerre, non point en juristes, tel Hugo Grotius, ni même en spécialistes de l'art de la guerre, comme Machiavel, ou bien encore en moralistes, tel Juste Lipse, mais bel et bien en tant que théoriciens soucieux de saisir la logique présidant aux rapports conflictuels entre les êtres humains, c'est-à-dire à la fois la suite des causes et des effets conduisant à la guerre et l'ensemble des règles commandant le déroulement de cette dernière une fois enclenchée.
Le tableau de la guerre qu'offrent par conséquent Hobbes et Clausewitz à leurs lecteurs, bien qu'il puisse paraître sombre ou cynique, n'est pas celui de la déraison ou d'une hybris totalement déchaînée : loin de présenter la guerre comme un phénomène inextricable, chacun s'efforce, à sa façon, de rendre intelligible le phénomène guerrier, d'en mettre à nu les principes et les ressorts à la fois passionnels et rationnels, nécessaires et contingents.

dimanche 5 décembre 2010

Thucydide, la force et le droit

Cornelius Castoriadis

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A paraitre le : 13/01/2011 – Editeur : Seuil – Collection : La couleur des idées – Prix : 23 €

Ce qui fait la Grèce.
Dans son enseignement à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, Cornelius Castoriadis a consacré quatre années à la Grèce ancienne, de 1982-1983 à 1985-1986. Thucydide, la force et le droit, qui reprend douze séminaires de 1984-1985, est ainsi le troisième volume « grec » de La Création humaine, édition de l’ensemble des séminaires dont nous assurons la publication. Dans ce volume, Castoriadis continue de réfléchir sur un thème, naissance en Grèce d’un questionnement interminable sur la vérité et sur la justice, apparition de sociétés se mettant explicitement en question, sur lequel il travaille depuis les années 1970.
L’enseignement des années précédentes a été consacré à la double création de la démocratie et de la philosophie, aux racines de l’imaginaire grec dans le monde homérique et la mythologie (1982-1983), puis au phénomène singulier que fut la démocratie athénienne et à ses institutions d’auto-limitation, comme la tragédie (1983-1984). Thucydide en est le prolongement. L’importance accordée à cet auteur est doublement justifiée : la création d’un récit historique qui est autre chose que l’énumération des hauts faits des rois est partie intégrante de la grande mutation grecque du Ve siècle ; et s’attarder sur Thucydide, c’est aussi revenir sur la polis des Athéniens, telle qu’elle est présentée dans la célèbre Oraison funèbre prononcée par Périclès et que l’historien rapporte au livre II de sa Guerre du Péloponnèse.

Etre et substance chez Platon et Aristote

Paul Ricoeur

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Sortie le : 06/01/2011 – Editeur : Seuil – Prix : 18,95 €

Le livre est un « grand cours » de Sorbonne, toujours très demandé, même s’il est destiné aux vrais futurs professionnels ou aux vrais amateurs de philosophie.
Pour qui veut relire Platon et Aristote, dans leurs liens et leurs contradictions, c’est un ouvrage essentiel. Professé d’abord et polycopié à Strasbourg dès 1953 puis devenu « Cours de Sorbonne » polycopié en 1957, ce cours est une exégèse très fouillée des trois termes du titre : « être », « essence » et « substance », les concepts fondamentaux de la métaphysique occidentale. Ils représentent, comme tels, un progrès considérable de la raison conceptuelle par rapport aux Présocratiques, qui parlaient encore des « éléments ».
Par la suite, ils eurent une importance exceptionnelle dans l’histoire de la philosophie, bien au-delà de la scolastique médiévale et de la métaphysique classique, puisqu’au XXe siècle Heidegger et d’autres se mesurent encore et toujours à eux. Comment Platon puis Aristote les pensent-il ? Quel sens leur donnent-ils exactement ? Outre l’intérêt intrinsèque du commentaire, très fouillé et très appuyé sur les textes, on note les connexions et les inversions que Ricoeur établit au sein des deux philosophies et entre elles.
Il met en effet en lumière, grâce aux travaux sur la succession historique des deux oeuvres, des évolutions surprenantes : un second Platon a critiqué un premier Platon (celui des Idées), et un second Aristote a critiqué Platon en le simplifiant et même en le caricaturant.

samedi 4 décembre 2010

L'enchantement du virtuel - Mathématique, physique, philosophie

Gilles Châtelet

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Paru le : 27/11/2010 – Editeur : Rue d'Ulm – 24 €

L'Enchantement du virtuel regroupe un ensemble de textes inédits ou devenus introuvables.
Prolongeant Les Enjeux du mobile. Mathématique, physique, philosophie (Le Seuil, 1993), il questionne la physique et la philosophie du xxe siècle et éclaire d'un jour nouveau une oeuvre singulière. Penseur de l'individuation et de la magnification des libertés humaines, mais aussi théoricien du virtuel et du diagramme, Gilles Châtelet montre l'articulation entre algèbre et géométrie, entre mathématique et réalité physique, entre les opérations d'un être fini et l'auto-manifestation de la nature.
On trouvera dans ce recueil les échos de son débat avec des figures contemporaines majeures : Alain Badiou, Gilles Deleuze, Roger Penrose ou René Thom, ainsi que son dernier manuscrit.

Lire Platon

Théon de Smyrne

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Paru le : 27/11/2010 – Editeur : Anacharsis – Prix : 33 €

Philosophe et mathématicien du début du lie siècle, Théon de Smyrne est encore mal connu.
Pourtant, il revendique dans son oeuvre une démarche authentiquement platonicienne dans le recours au savoir scientifique qu'il préconise pour lire les écrits de Platon. Il y propose une théorie des nombres ou arithmogéométrie, d'inspiration pythagoricienne, puis une théorie des rapports de proportions (ou médiétés), pour aboutir à une théorie des combinaisons de mouvements circulaires complexes. Telle est la dimension originale de son médio-platonisme.
Le propos musical introduit les lecteurs, apprentis dialecticiens, à de multiples exercices d'astronomie, moins répétitifs qu'une lecture rapide ne le laisserait supposer. Une nouvelle traduction commentée de l'ouvrage est donnée ici pour la première fois depuis 1892, précédée d'une dense Présentation et complétée de copieuses annexes. Elle s'adresse aussi bien aux historiens de la pensée et aux philosophes qu'aux mathématiciens, aux astronomes et aux musicologues.

Edward Said, théoricien critique

Tumultes N° 35, novembre 2010 - Sonia Dayan-Herzbrun (dir.)

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Editeur : Editions Kimé - Parution le : 27 Novembre 2010 – Prix : 20 €

Référence centrale dans beaucoup de pays du monde, Edward Said reste mal lu et mal connu en France. Ce numéro de Tumultes entend donc combler une lacune. Il présentera les principaux aspects de la pensée de celui qui se présentait comme un disciple d’Adorno et qui comme ce dernier pensait ensemble politique et oeuvres de culture dans la perspective d’une critique radicale de la domination. Les articles porteront de préférence sur les aspects les moins connus en France de l’oeuvre d’Edward Said, notamment sur ceux de ses livres majeurs qui n’ont pas encore été traduits.

mercredi 1 décembre 2010

Quatre variations philosophiques - Sur thème cartésien

Slavoj Zizek

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Paru le : 01/12/2010 – Editeur : Germina – Collection : Cercle de philosophie – Prix : 16 €

Ces quatre textes sont des variations, au sens musical, qui ont pour thème le sujet et la subjectivité.
Leur grande originalité est de mettre en lumière la richesse et les virtualités trop souvent méconnues de la définition cartésienne du sujet. Slavoj Zizek explore la profondeur inépuisable ce que l’on nomme une « subjectivité ». Il le fait à partir de réflexions sur les sciences cognitives, la différence sexuelle, Lacan, Beckett, le cyberespace… Une préface de l’éditeur replace ces quatre essais dans la pensée d’ensemble de Slavoj Zizek et fournit au lecteur quelques éclaircissements conceptuels pour l’aider dans sa lecture.

lundi 29 novembre 2010

Le péché et la foi. Écrits sur la religion

John Rawls

Le peche et la foi

Postface de Jürgen Habermas - Traduit de l'anglais et de l'allemand par  Marc Rüegger

Novembre 2010 – Editoons : L’Avocat du Diable - Collection de philosophie normative contemporaine – 33 €

Le thème de la religion occupe une place importante dans la philosophie politique de John Rawls, qui veut montrer comment des personnes aux croyances inconciliables peuvent néanmoins vivre ensemble dans une société juste. 

Deux textes découverts après la mort du philosophe (introduits ici par Robert Adams, Joshua Cohen et Thomas Nagel) apportent un éclairage nouveau sur cet aspect de son œuvre.

Le premier, Une brève enquête sur la signification du péché et de la foi, est un essai de théologie morale, rédigé en 1942 alors que le jeune Rawls envisageait la prêtrise. Affirmant la nature communautaire des personnes, il y définit le péché comme le rejet de la communauté et récuse toute vision de la société comme contrat. 

Le second, Sur ma religion, est un court texte personnel rédigé cinquante ans plus tard, qui retrace l’évolution religieuse de Rawls et son éloignement du christianisme suite à sa participation à la Deuxième Guerre mondiale. 

Dans sa postface, Jürgen Habermas analyse la signification de l’éthique religieuse du jeune Rawls pour sa théorie politique et note que ces textes "apportent un témoignage inattendu sur l'oeuvre et la personne du théoricien politique le plus important du vingtième siècle".

dimanche 28 novembre 2010

Qu'est-ce qu'un philosophe français ?

Jean-Louis Fabiani

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Parution : octobre 2010 – Editeur : Ecole des hautes études en sciences sociales , Paris Collection Cas de figure, numéro 11 – Prix : 17 €

Le philosophe constitue l'une des figures les plus remarquables de la vie intellectuelle française. De Bergson à Foucault en passant par Sartre, il est l'ambassadeur à l'étranger d'une forme de « francité », paradoxale pour celui qui s'est installé d'emblée dans une perspective universelle. Au cours du xxe siècle, la discipline qui venait couronner l'enseignement secondaire classique a connu à la fois le succès mondial d'un style de pensée et les affres du déclassement institutionnel en France.
Ce récit vivant décrit au plus près ce qu'est la philosophie française : une construction conceptuelle, dont toutes les lectures et réceptions sont à prendre en compte, une institution et des pratiques sociales, de la salle de classe à la scène médiatique.
Ce livre est aussi un hommage, ironique et quelquefois impertinent, à ceux qui ont fait une bonne part de notre histoire culturelle.

Prof de Philo, à la Folie - un Lycée, une Vie

Philippe Granarolo

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Parution : novembre 2010 - Editeur : Gehess – Prix : 15 €

Né à Toulon en 1947, Philippe Granarolo a été élève au lycée Dumont d’Urville, puis enseignant en classes préparatoires dans le même établissement.

Agrégé de l’Université, Docteur d’État ès lettres, il s’est notamment fait connaître par ses publications consacrées au philosophe Nietzsche.

Membre actif de l’Académie du Var, conférencier apprécié, animateur et Président du Café-philo de La Garde, il intervient également dans les universités du Temps Libre de l’agglomération toulonnaise.

Mais mes vraies récompenses, celles auxquelles j'ai toujours attribué la plus grande signification, sont celles qui me sont venues des élèves. (...) Bien sûr, n'étais-je pas totalement ignorant de ce tournant de ma vie qui se préparait, mais je le réléguais à l'arrière-plan de la vigileance. Si bien que lorsque j'ai prononcé, avec le même retard que celui qu'ils avaient patiemment subi tout au long de l'année, les mots qui seraient les derniers du professeur de Khâgne que j'avais été, je fût totalement pris de cours par leurs applaudissements. Des applaudissements qui m'ont semblé durer infiniment longtemps, des applaudissements qui me faisaient songer aux rappels que le public effectue à l'issue d'une soirée d'Opéra qui l'a comblé.

samedi 27 novembre 2010

De l'être et du monde. Ammonius, Plotin, Proclus

Jean-Michel Charrue

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Parution : novembre 2010 – Éditeur : Klincksieck – Collection : Études et commentaires – Prix : 39 €

Le néoplatonisme a été cette découverte du monde, depuis Ammonius, le maître de Plotin, où l'âme se révèle d'une autre nature que le corps, dont Origène le chrétien fut l’élève probable. Pourquoi le monde est-il ce qu’il est, si ce n’est l’effet d’une Providence, qui se révèlera thème majeur, et ce, jusqu’à Proclus, et les trois Opuscules, là où comme chez le précédent elle doit rencontrer cette liberté humaine, si fortement présente. L’horizon mystique n’en marquait qu’une sortie provisoire, mais Plotin voit le monde à travers les regards que Parménide, Socrate, Épicure, ou encore le stoïcisme, avaient jeté sur lui, dans un langage où l’image devient l’un des modes d’expression nouveau et privilégié, fasciné déjà par le désir, comme le sera A. Camus, à ses débuts.
C’est à travers ces treize chapitres que l’on pourra avoir l’ un des meilleurs accès à la pensée néoplatonicienne.

mercredi 24 novembre 2010

Art contemporain : le concept

Samuel Zarka

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Parution : novembre 2010 – Editions : PUF - Collection "Intervention philosophique" – 26 €

L’art contemporain doit être interrogé dans sa logique globale, au-delà de la pluralité de ses productions. Il peut ainsi être envisagé comme un style artistique homogène, dont les déclinaisons s’effectuent sur un fonds mythologique, qui ne saurait être compris indépendamment des transformations sociales et culturelles des sociétés dans lesquelles il s’inscrit.
Plus qu’une histoire de l’art, ce livre propose donc une genèse de l’art contemporain, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à nos jours. Il s’articule en deux parties, l’une historique, l’autre esthétique, pour envisager la question d’un point de vue à la fois extérieur (celui de l’historien et du philosophe) et intérieur (celui du critique d’art et de l’esthéticien).
Il propose ainsi une reconstitution du monde de l’art dans lequel l’œuvre n’est qu’une étape, dans le cadre plus vaste d’une dynamique sociale, économique et politique. L’analyse de la symbolique des pièces, des actes qui les valorisent et des discours qui les soutiennent, permet de poser les bases d’une sociologie de l’esprit du monde de l’art, en perspective avec l’évolution générale des sociétés occidentales. L’enjeu de cet ouvrage consiste alors à penser l’esthétique de l’art contemporain dans sa relation avec le devenir d’une économie politique globalisée.

Montaigne et l'intelligence du monde moderne - Essais t.1

Bruno Roger-Vasselin (dir.)

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Parution : novembre 2010 – Edition : PUF – Collection : XVIe siècle français – 19 €

Étude du livre I des Essais de Montaigne, célèbre pour l’hommage rendu à l’ami unique de Montaigne Étienne de La Boétie, mais d’autres thèmes que l’amitié s’avèrent passionnants : Nouveau Monde, éducation, mort, inégalités sociales, fragilité du jugement humain…

Maire de Bordeaux de 1581 à 1585, Michel de Montaigne demeure l’un des esprits les plus exceptionnels et les plus ouverts de la Renaissance. Il a laissé une œuvre atypique, enracinée dans son époque mais dont l’emprise sur le monde actuel stupéfie tout lecteur attentif.
Trop souvent délaissé par la critique, le livre I des Essais se signale par le fonds diplomatique et militaire de son inspiration générale et par une allure primesautière liée à de multiples chapitres relativement courts.
Ce volume, conçu pour répondre aux besoins des agrégatifs de lettres classiques et modernes, comporte deux volets complémentaires : l’un, thématique, retrace les caractéristiques essentielles du livre I des Essais l’autre, fonctionnel, présente des éléments de méthodologie pour les différentes épreuves des concours (dissertation, leçon, étude littéraire, étude grammaticale et stylistique, explication de texte et question de grammaire, avec un exemple par type d’exercice).

Les usages de Merleau-Ponty

Rue Descartes N° 70

9782130577201FS

Paru le 14 novembre 2010 – PUF

Sous la responsabilité de Nicolas Piqué et François-David Sebbah

Sommaire

  • / Horizons
  • Merleau-ponty à l'usage
  • / Corpus
  • Etienne Bimbenet : Merleau-Ponty et la querelle des contenus conceptuels de la perception
  • Victor Rosenthal et Yves-Marie Visetti : Expression et sémiose pour une phénoménologie sémiotique
  • Jacob Rogozinski : "La réversibilité qui est vérité ultime"
  • Nicolas Piqué : M. Merleau-Ponty et l'histoire sauvage
  • / Parole
  • Renaud Barbaras répond aux questions de François-David Sebbah
  • / Périphéries
  • Evelyne Grossman : Inconscient Freudien, inconscient phénoménologique
  • Fabrice Colona : Voies nouvelles pour une phénoménologie du temps
  • / Cursus
  • Pierre Carrique : Enseigner, et combattre

dimanche 21 novembre 2010

Bachelard

Vincent Bontems

22510100325500L

Novembre 2010 – Les Belles Lettres – 19 €

Gaston Bachelard (1884-1962), figure exemplaire de l'école laïque — boursier d'origine modeste, il finira par occuper la chaire d'histoire et de philosophie des sciences de la Sorbonne — est un penseur non conventionnel : s'appuyant sur une physique, une chimie et des mathématiques en pleine révolution, mais aussi sur Freud et Jung (réinterprétés), il a construit une épistémologie d'un rationalisme subtil qui a largement fait école, comprenant le progrès de la science comme une suite de discontinuités ; métaphysicien, il s'est opposé à Bergson sur le problème du temps, défendant une philosophie de l'instant contre sa philosophie de la durée ; il a aussi renouvelé l'approche de la poésie, en donnant une importance inédite à l'Imaginaire.
L’auteur examine ici l'œuvre foisonnante de Bachelard : son épistémologie, depuis l'Essai sur la connaissance approchée jusqu'au Matérialisme rationnel en passant par La Philosophie du non et Le nouvel esprit scientifique ; sa « métaphysique », ramassée dans L'Intuition de l'instant et La Dialectique de la durée ; sa poétique, depuis La Psychanalyse du feu jusqu'à La Poétique de la rêverie en passant par L'Eau et les rêves et La Poétique de l'espace.
Il s'intéresse enfin à la nombreuse postérité de Bachelard.

vendredi 19 novembre 2010

La condition critique

Maurice Blanchot

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Septembre 2010 – Les cahiers de la NRF, Gallimard – 32 €

« De Faux Pas (1943) à Une voix venue d'ailleurs (2002), Maurice Blanchot, de son vivant, a recueilli la plupart de ses articles critiques dans ses livres. Il en laissa pourtant certains de côté. Ce sont ces textes que nous avons entrepris de publier. Une première série a donné le volume des Chroniques littéraires du Journal des débats, 1941-1944. Le lecteur trouvera ici la suite : l'ensemble des articles de critique littéraire que publia Blanchot de 1945 à sa mort sans les reprendre dans ses livres. Nous y avons ajouté les textes publiés dans certains courts volumes aujourd'hui indisponibles. Figurent également quelques prières d'insérer signées par Blanchot lors de la publication de ses propres fictions.
Voici donc rassemblées des chroniques de presse, des chroniques de revue ou des pièces de circonstance, réponses aux enquêtes, hommages aux disparus. Ou encore ces lettres, qui se firent de plus en plus fréquentes au fil du temps : les adressant aux comités de direction de revues ou aux responsables d'ouvrages collectifs, Blanchot y invoque l'impossibilité où il se trouve de répondre à la demande d'une contribution, mais cette manière d'excuse devient un texte à part entière.
Ces miscellanées permettent de découvrir un autre Blanchot. Elles échappent parfois aux motifs dominants de sa pensée. Elles permettent aussi d'en suivre les réélaborations successives. Levinas, Bataille, Mascolo, Derrida, la critique, la Bible, la politique sont là. Sartre, Malraux, Thomas Mann, Beckett, Michaux, Merleau-Ponty, l'affaire Dreyfus aussi. Mais il arrive à ces textes de porter sur des auteurs et des sujets inattendus : Cyrano de Bergerac, Fourier, Adamov, Gracq, Lowry, Caillois, le merveilleux, les prix littéraires, la science-fiction... »
Christophe Bident

Philosophes plus qu’humains, précédé de Philologie pas morte

Giorgio Colli

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Novembre 2010 – Edition de l’Eclat - Collection «Polemos» – 22 €

Ce volume propose deux écrits de jeunesse de Giorgio Colli, destinés originellement à être intégrés à un projet de livre dont le plan avait été établi en 1940, mais qui ne sera jamais mené à terme. Pourtant, dans ces deux textes d’un jeune homme de 23 ans s’affirme déjà toute la thématique à venir de l’œuvre de Colli – Nietzsche, les Grecs – et se dessine un « programme de vie pour la connaissance », celui-là même qui fut réalisé par Colli dans les années à venir et jusqu’à la fin de sa vie trop brève : jeter les bases d’une approche nouvelle de la grécité, à travers les prismes successifs de Nietzsche et de Schopenhauer, en vue d’une réhabilitation du mysticisme comme réalisation cognitive ultime.

Entre le jeune homme de 1940, qui ne craint pas d’inscrire déjà Nietzsche au panthéon de ses « maîtres » quand il est encore aux mains d’un régime honni, ou de désigner la part mystique de la connaissance quand la rationalité domine la pensée occidentale, et le professeur de l’université de Pise qui exhorte ses élèves à vivre la philosophie avant que de l’étudier, un seul instant s’est écoulé. Instant rempli des figures tutélaires des premiers Grecs, mais aussi et surtout de celle, tourmentée et familière, du Platon de Socrate, frère dans la douleur de ne pas pouvoir dire la vérité.

mercredi 17 novembre 2010

L'atelier de l'invisible - Apprendre à philosopher avec Platon

Arnaud Macé

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Paru le : 13/11/2010 – Editeur  : Ere - Collection : Chercheurs d'ère – Prix : 16 €

Entrez dans l’atelier de Platon : venez apprendre à philosopher. Philosopher, c’est aimer le savoir, tous les savoirs. Or les dialogues de Platon sont, encore aujourd’hui, une école pour ceux qui veulent cultiver ce désir. Plus précisément, les dialogues sont un atelier, et ceci en deux sens. D’une part, parce que Platon nous laisse devant une multitude de personnages, de situations, de savoirs et de pratiques : nous sommes invités à être philosophes en les embrassant tous et toutes, afin de chercher par nous-mêmes le fil qui secrètement les relie. D’autre part, parce que les artisans y sont omniprésents : foulons, charpentiers, cordonniers, forgerons, médecins et bergers peuplent les dialogues, comme autant de figures de ces savoirs que doivent désirer les philosophes. Le présent ouvrage propose au lecteur de suivre ces artisans pour trouver ensemble l’unité philosophique disséminée dans les dialogues. A l’école des artisans, nous découvrirons pourquoi l’amour du savoir peut transformer nos existences individuelles et collectives.
Une opinion hâtive et tenace oppose les hauteurs de la philosophie à la pénombre de l’atelier. La philosophie est une attitude que les anciens grecs ont appelée ainsi parce qu’elle appartient à ceux qui sont mus par le désir de tous les savoirs, de toutes les sciences, de toutes les pratiques en lesquelles l’expérience humaine du monde se dissémine. Le philosophe aime les savoirs sous toutes leurs formes, partout où il s’en trouve. Or, dans l’atelier, ils sont nombreux. Le plus ancien des corpus philosophiques qui nous soit parvenu en bon état, les dialogues de Platon, témoigne justement de cette envie de suivre ces hommes de savoir que sont les artisans, en les prenant pour le modèle même de la connaissance à l’œuvre. Pourquoi faire ? Parce que la philosophie, avec Platon, s’érige en entreprise de transformation savante de soi-même et de la communauté politique : la philosophie prend modèle sur l’artisan producteur de meubles et de maisons pour découvrir un savoir producteur de nous mêmes – de chacun de nous comme du corps que nous formons ensemble. C’est aussi pour cela que Platon n’écrit pas, comme ses devanciers, de traités en vers ou en prose délivrant une théorie de plus sur les choses. Il propose plutôt un exercice pratique. Les dialogues déploient un monde où fourmillent de multiples objets et de multiples savoirs. À nous de nous y retrouver, d’y tracer un chemin possible et, ce faisant, de devenir à notre tour artisans-philosophes. Le présent ouvrage propose d’entrer dans l’atelier de Platon et d’apprendre à y manier outils et matériaux.

dimanche 14 novembre 2010

Plaidoyer pour réconcilier les sciences et la culture

Michel Serres (& collectif)

9782746505209FS

Paru le : 01/11/2010 - Editeur : Le Pommier - Collection : Le collège – Prix : 12,90 €

Lancé à l’initiative de Claudie Haigneré, présidente d’universcience, nouvel établissement de culture scientifique regroupant deux musées emblématiques, la Cité des sciences et de l’industrie et le Palais de la découverte, cet ouvrage collectif est un plaidoyer en faveur de la culture scientifique.
Dans une époque où les avancées des sciences et les innovations technologiques sont les facteurs principaux du changement qui affecte notre environnement, notre monde, nos vies, il est devenu crucial de sceller une nouvelle alliance entre sciences et sociétés. Le livre est un appel à encourager le goût des sciences, à en faire partager les bonheurs, à instaurer la culture des sciences comme une composante à part entière de la culture tout court.
Il est aussi un éloge du désir de savoir, passion humaine et fondement de la recherche. Le corps de l’ouvrage est consacré aux principaux champs du travail scientifique : l’univers, la matière, le vivant. Pour chacun de ces domaines, y compris les mathématiques apparemment les plus abstraites, des spécialistes français incontestés présentent les recherches récentes, dégagent les perspectives de la recherche à venir, et montrent en quoi celles-ci nous concernent tous, par ses impacts, par ses enjeux, par ses beautés.
Cette capacité de la science et de la technologie à changer notre monde quotidien est également illustrée par des analyses des nouvelles technologies de l’information, porteuses d’une vraie mutation de civilisation. Le livre se conclut avec des ouvertures sur l’enseignement des sciences et, plus largement, sur l’éducation du futur où l’intelligence des sciences et des techniques jouera nécessairement un rôle central.

jeudi 11 novembre 2010

Revue Philosophique de Louvain

Volume 108, issue 3, août 2010

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403 - 420 -
Qu'est-ce qu'une thérapie philosophique?
LE DU, Michel
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421 - 441 -
Herméneutique et φρόνησις chez le jeune Heidegger
ARRIEN, Sophie-Jan
abstract details

443 - 476 -
Apocalypse de la vérité
Heidegger et la question de l'«autre Commencement»
VIOULAC, Jean
abstract details

477 - 498 -
Les habits anciens du philosophe
Poésie, philosophie et art d'écrire
JANSSENS, David
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499 - 526 -
L'ontologie de Merleau-Ponty comme métaphysique
Une analyse critique de la question
SACRINI, Marcus
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527 - 548 -
Onto-rythmie
LINDBERG, Susanna

Essai sur Adorno

Gilles Moutot

9782228905985FS

Paru le : 10/11/2010 – Editeur : Payot – Collection : critique de la politique – Prix : 27.5 €

Interrogeant l’œuvre d’Adorno dans la variété de ses aspects, ce livre en dégage l’unité : celle d’une forme spécifique de matérialisme.
Dans cette perspective, il prend comme point de départ la question de l’extension du fétichisme de la marchandise dans le capitalisme avancé. D’abord considéré à la lumière du dialogue mené avec Walter Benjamin au cours des années 30, ce thème est vite apparu comme un opérateur critique qu’Adorno mobilise tout en le remaniant, dans les champs les plus divers.De l’esthétique à la politique, en passant par la sociologie et l’épistémologie, l’orientation matérialiste de la pensée d’Adorno revêt la forme d’une attention aiguë aux expériences de la non-identité, telles qu’elles se répartissent entre ces deux pôles : celui de la souffrance, exprimant une individuation mutilée par les normes de comportement qu’impose un mode de socialisation pathogène ; celui des objets et de l’expérience esthétiques, où s’ébauche un rapport à la différence qui cesserait de mesurer systématiquement celle-ci à l’aune de l’unité.

samedi 6 novembre 2010

Une Philosophie du "temps à l'état pur". L'autofiction chez Proust et Jutra

Thomas Carrier-Lafleur

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Presses de l'université Laval, coll. "Zêtêsis", septembre 2010 – 30 €

Cette étude s'inscrit dans la lignée des travaux sur l'autofiction. L'approche méthodologique en est une d'intermédialité littéraire et cinématographique sous l'éclairage conceptuel de la poétique et de la philosophie. Les deux objets d'étude sont le film À tout prendre (1963) du cinéaste Claude Jutra et le roman À la recherche du temps perdu (1913-1927) de Marcel Proust, cité par le cinéaste à un moment clé de son long métrage.

Proust convie la philosophie, et plusieurs penseurs ont répondu à l'appel : Henry, Kristeva, Merleau-Ponty, Ricardou, Ricoeur, Sartre et bien d'autres, dont Gilles Deleuze – aux travaux duquel ce livre est particulièrement attentif –, dans un premier temps, par son ouvrage Proust et les signes ; dans un deuxième temps, par ses deux écrits sur le cinéma, Cinéma 1 et Cinéma 2, respectivement sous-titrés L'image-mouvement et L'image-temps.

L'« image-temps » s'est justement construite à même la matrice proustienne, à partir de l'expression « un peu de temps à l'état pur », formule qui précède le passage du Temps retrouvé que Jutra incorpore dans À tout prendre. Le nouveau rapport au temps que met en lumière l'image-temps deleuzienne est ainsi redevable à l'esthétique d'À la recherche du temps perdu. C'est aussi grâce à cette filiation proustienne que Jutra a fait d'À tout prendre un film d'image-temps.

Le présent essai s'emploie ainsi à démontrer qu'À la recherche du temps perdu est une autofiction, tout comme, par une secrète correspondance, À tout prendre, un film proustien donc, qui, par une remarquable inversion de la temporalité, révèle, philosophiquement, un côté Jutra de Proust et, radicalement, une commune expérience autofictionnelle du pouvoir créateur de l'art, seul capable d'engendrer le je véritable et la richesse surréelle de son monde.

Vauvenargues ou le séditieux. Entre Pascal et Spinoza. Une philosophie pour la seconde nature

Laurent Bove

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Ed : Honoré Champion, coll. "Libre pensée et littérature clandestine", 2010 – 65 €

Vauvenargues est un météore qui a traversé le ciel de la philosophie de façon quasi anonyme et dont la trace a été particulièrement trahie puis perdue. Ce livre reconstruit le sens d'une oeuvre de laquelle Nietzsche écrit qu'elle est celle d'un penseur aux idées véritables. Vauvenargues est, en effet, un philosophe dont les idées radicales ont été forcloses. Et la seule oeuvre publiée de son vivant,Introduction à la connaissance de l'esprit humain, ne pouvait être véritablement comprise que selon ses prémisses « spinozistes » qui avaient été dissimulées, par l'auteur lui-même, comme elles ont été, ensuite, refoulées et ignorées dans l'histoire de la réception.

Vauvenargues développe, en son temps, contre son temps et pour un temps à-venir, une profonde réflexion philosophique sur l'affirmation de la puissance singulière – en butte à la raison mortifère des théologiens et des faux philosophes – et l'unité dynamique et inventive des passions et de la raison. Son oeuvre se présente comme le diagnostic d'une époque et aussi le creuset d'une pensée de l'avenir qui se démarque des grandes options philosophiques et politiques de la modernité. Ainsi, Vauvenargues traverse-t-il le machiavélisme français pour retrouver un fil plus authentiquement machiavélien, celui du prince « populaire et accessible » dont l'âme est capable de « se multiplier pour suffire à tout ». Un fil politiquement révolutionnaire quand Vauvenargues développe l'idée d'une richesse constituante de la diversité des désirs, des vertus et des talents, qui ont déserté la Cour pour se réfugier dans la « compagnie séditieuse » des exclus.

Laurent Bove est professeur de philosophie à l'université d'Amiens, chercheur de l'UMR 5037/ENS-LSH. Il a notamment publié La Stratégie du conatus, Affirmation et résistance chez Spinoza (Vrin) ; une édition du Traité politique de Spinoza (Livre de Poche) ; il a dirigé et co-dirigé plusieurs ouvrages dont, Vauvenargues, philosophie de la force active (Champion) ; Qu'est-ce que les Lumières Radicales ? (Amsterdam) ; Pascal et Spinoza (Amsterdam). Il collabore, avec D. Acke, J. Dagen et J. Vercruysse, à l'édition des Oeuvres complètes de Vauvenargues.

Court traité du design

Stéphane Vial

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Éditeur : Puf
Date Parution : 17/11/2010
Collection : TRAVAUX PRATIQUES – 15 €

Lorsqu’il lui a soumis le manuscrit de son Court traité du design, Stéphane Vial s’est entendu répondre par le grand designer Patrick Jouin (qui en signe la belle préface) : « C’est le livre que, étudiant, j’aurais voulu lire ! » Difficile de souligner avec plus de force combien l’ouvrage de Stéphane Vial vient combler un vide inimaginable : le design contemporain, phénomène capital de notre temps, n’avait encore fait l’objet d’aucun livre tentant d’en penser la spécificité ! Des histoires, oui ; des manifestes, oui ; mais pas encore de philosophie — pas encore de pensée. Avec ce Court traité du design, c’est désormais chose faite. Le design contemporain, dans toute sa complexité et dans toute son ambiguïté, s’y trouve pensé à la hauteur de son importance pour notre époque. Qu’il s’agisse de ses relations avec le capitalisme, la technique, le numérique ou la création tout court, Stéphane Vial en décrypte tous les enjeux avec une élégance et une originalité qui laissent pantois. Culminant dans une magnifique théorie de « l’effet de design », ainsi que dans une théorie de la création prenant acte de ce que le design a transformé dans notre manière de comprendre l’art, son Court traité du design, seul du genre en langue française, est le livre à partir duquel tous les débats sur la question devront, dans les années à venir, prendre position.

Principia rhetorica

Meyer Michel

3

Éditeur : Puf
Date Parution : 17/11/2010
Collection : QUADRIGE – 15 €

L'ambition de ces Principia Rhetorica est, notamment, de « développer une vision générale, cohérente et articulée, qui mette en lumière la réelle unité de la rhétorique à partir de principes clairs et évidents ». (M. Meyer)

Michel Meyer enseigne à l’Université libre de Bruxelles et à l’Université de Mons. On lui doit plusieurs ouvrages publiés aux PUF, dont Le comique et le tragique (2003), La rhétorique (« Que sais-je ? », 2004), Le philosophe et les passions (2007). Ils font suite à Questionnement et historicité (2000), maître-livre de la problématologie.

Carre de Malberg - le positivisme impossible

Didier Mineur

2

Parution : novembre 2010 – Ed. Michalon – Coll. Le bien commun – 10 €

Raymond Carré de Malberg (1861-1935) est considéré comme l'un des « guides de la pensée juridique française » (Georges Burdeau).
Le projet de ce professeur alsacien tente de concilier deux traditions. Celle, allemande, de l'Isolierung, qui veut faire du droit une science positive en libérant son étude de toute considération extra-juridique pour se concentrer sur sa rationalité ; et une tradition française qui recherche « l'esprit des lois », un idéal politique transcendant. Pour Carré de Malberg, le positivisme est nécessaire, mais pas suffisant.
Son oeuvre représente ainsi la première tentative moderne de penser le droit : l'appréhender d'une manière définitivement sécularisée, tout en recherchant les principes éthiques qui permettent de comprendre l'unité du système.

L'objet quadruple

Graham Harman

1

  • 19.00 €
  • Collection "MétaphysiqueS"
  • Editeur : PUF
  • Date de parution : 10/11/2010

Qu’est-ce qu’une chose ? « Question déjà ancienne. Elle n’est toujours neuve que parce qu’il faut sans cesse la poser à nouveau », observait Heidegger.
C’est le traitement de cette question fondamentale de la métaphysique qu’entreprend, à nouveaux frais, Graham Harman en proposant une théorie originale de l’objet compris comme une unité autonome et concrète. Un objet, en effet, n’est jamais épuisé par l’usage ou la connaissance que j’en prends. Sa réalité ne se réduit pas non plus aux interactions qu’il peut avoir avec les autres objets qui l’entourent. Il outrepasse toute perspective et toute synthèse qui prétendraient le soumettre, possédant un « en soi » qui, enfoui dans les profondeurs mêmes de l’être, en assure l’altérité radicale. La question Qu’est-ce qu’une chose ? en cache donc une autre, plus inquiétante : Comment penser ce qui, du réel, ne se montre en aucun cas ?
Rouvrant un dossier qui semblait clos depuis la mise au ban de la « chose en soi » kantienne, l’auteur trouve dans la phénoménologie les concepts de base de cette remarquable aventure ontologique : dans la pensée husserlienne de l’objet intentionnel et, plus encore, dans l’analyse heideggérienne de l’outil dont Graham Harman suggère la continuité avec le thème mystérieux du « Quadriparti ». C’est alors que l’objet pourra se laisser penser dans toute sa profondeur, réalité multipolaire et conflictuelle, à la fois manifeste et retirée, dont le présent ouvrage dessine la carte inédite. (Olivier Dubouclez)

jeudi 4 novembre 2010

Revue Philosophia Scientiæ, Volume 14, Cahier 2

De Torricelli à Pascal, Louis Rougier (édité par Simone Mazauric)

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Editions Kimé, novembre 2010

De Torricelli à Pascal existait à l’état de manuscrit, sans doute depuis 1927, dans les papiers de Louis Rougier. Consacré aux premiers travaux menés en Italie puis en France sur la question du « vide » et de la « pesanteur et pression de l’air », il constitue l’unique ouvrage d’histoire des sciences à proprement parler que Rougier ait jamais rédigé. En choisissant de le publier, la revue Philosophia Scientiæ  veut non seulement permettre à la communauté des historiens des sciences de prendre connaissance d’un travail majeur, mais elle veut également offrir aux spécialistes de l’œuvre de Rougier l’occasion de découvrir un pan de cette œuvre presque entièrement ignoré : hormis la dernière partie de La Scolastique et le Thomisme, dans laquelle Rougier poursuivait un but assez similaire à celui qui sera le sien dans De Torricelli à Pascal, seul un article du Mercure de France, paru en 1931, et qui a constitué en son temps une réutilisation partielle du De Torricelli à Pascal, fournissait jusqu’ici les moyens  de se faire une idée, au surplus assez fausse, de la façon dont Louis Rougier avait pu occasionnellement pratiquer l’histoire des sciences.
L’intention de Rougier est claire : à travers le récit de la naissance de l’hydrostatique, il s’agit d’étudier la façon dont la science moderne s’est libérée des entraves de l’aristotélisme. De Torricelli à Pascal constitue ainsi un prolongement de La Scolastique et le Thomisme (1925), et du combat de Rougier contre ce qu’il tenait pour une « faillite philosophique ». Il offre ainsi l’occasion de revenir sur la façon dont il s’est situé par rapport au mouvement néo-thomiste des premières décennies du XXe siècle.
En même temps, Rougier prend position dans la violente controverse déclenchée en 1906 par Félix Mathieu, qui accusait Pascal de faux et d’usage de faux dans le but de dérober à Descartes et à Auzoult l’idée d’expériences qu’il se serait ainsi indûment appropriées. Or cette controverse ne prend sens que dans la conjoncture à la fois politique, philosophique et idéologique du tournant des XIXe et  XXe siècles, très marquée par l’affaire Dreyfus, et par l’affrontement entre républicains laïcs et spiritualistes plus ou moins conservateurs. En choisissant de faire porter l’essentiel de ses attaques sur Léon Brunschvicg, qui avait joué alors un rôle de premier plan dans cette querelle, Rougier règle peut-être et même sans doute des comptes personnels. Mais il marque surtout sa place dans une conjoncture philosophico-idéologique singulière, celle de l’affrontement entre une philosophie d’inspiration spiritualiste, et une philosophie des sciences d’orientation positiviste à la manière du Cercle de Vienne dont Rougier a été en France l’un des rares représentants
Texte très polysémique, De Torricelli à Pascal intéresse ainsi aussi bien les historiens des sciences que les spécialistes de l’œuvre de Rougier, et tout autant les historiens des idées mais aussi les historiens « tout court » des premières décennies du XXe siècle. Ce manuscrit méritait par conséquent amplement d’être enfin édité.

lundi 1 novembre 2010

L’Esprit conscient. A la recherche d’une théorie fondamentale

David J. Chalmers

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Parution : 15 octobre 2010 – Editions : Ithaque – Prix : 35 €

Vous aimez le goût du sirop à la fraise et celui du sorbet au citron. Vous avez un orgasme. Vous contemplez le bleu gris d'un ciel froid d’automne. Vous ne parvenez pas à vous rappeler une pensée que vous avez pourtant sur le bout de la langue… Toutes ces expériences accompagnent une activité cérébrale. Notre cerveau traite en effet une foule d’informations en provenance du monde extérieur et de notre propre corps. Mais à quoi bon ces expériences ? Pourquoi ce traitement de l’information ne se limite-t-il pas à guider notre comportement ? Pourquoi faut-il encore qu’il nous fasse de l'effet ? Et pourquoi ces informations-là doivent-elles produire précisément ces effets-là ? En un mot, quels sont les rapports entre les excitations neuronales et nos expériences ? Comment la matière grise peut-elle fabriquer la conscience ?
Selon Chalmers, si deux êtres physiquement indiscernables peuvent avoir des expériences différentes (vous et votre zombie ou deux personnes ayant des expériences inversées), il faut en conclure que la conscience n’est pas physique. Partant, les sciences cognitives sont incapables de rendre effectivement compte de nos expériences : si leur méthode matérialiste et réductionniste nous permet de comprendre certaines fonctions associées à la conscience, comme l’apprentissage, la mémoire ou l’attention, elles n'expliquent pas l’effet qui accompagne ces processus. La conscience ne peut être réduite ni à des fonctions cognitives, ni aux états cérébraux qui réalisent habituellement les fonctions.
Mais une telle thèse est-elle recevable ? Ne serait-elle pas antiscientifique, non naturaliste ? Non. La science se définit non par son ontologie matérialiste, mais par sa volonté d’expliquer de la façon la plus économique et la plus élégante possible l’ensemble des phénomènes de l’univers. Le rejet du matérialisme n’implique pas le rejet du naturalisme, pas plus que celui des résultats de la science. Car il faut bien plutôt tenir la conscience pour un élément fondamental du monde, régi par des lois spécifiques et compatibles avec les données actuelles de la science, du même ordre que le temps, l’espace ou d’autres propriétés fondamentales. Déterminer quelle place occupe la conscience dans l’univers est un défi qui nous oblige à partir en quête d’une théorie fondamentale.
Ouvrage traduit et publié avec le concours du CNL.

L'auteur

David John Chalmers, né en 1966 en Australie, est philosophe et dirige le Centre For Consciousness à l’Australian National University. D'abord diplômé en mathématiques et en informatique à Adélaïde, il se consacre ensuite aux sciences cognitives et à la philosophie, et présente en 1995 son post-doctorat au département (dirigé par Andy Clark) de Philosophie-Neurosciences-Psychologie de l'université de Washington à Saint-Louis. Il a fait paraître sous sa direction l'anthologie Philosophy of Mind (Oxford University Press, 2002), et est membre éditeur de la Stanford Encyclopedia of Philosophy. L’Esprit conscient est son maître ouvrage.

dimanche 31 octobre 2010

Le (dé)montage de la fiction : la révélation moderne de Mallarmé

Patrick Theriault

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Paru le : 26/10/2010 - Editeur : Honoré Champion – Prix : 65 €

Le texte de Mallarmé se place sous le signe d’un paradoxe au moins apparent : il se plie et se déplie comme le voile d’une révélation qui engage tout à la fois une vérité de portée universelle et un mode d’opération à caractère initiatique.
Ce qu’il divulgue, plus ou moins obscurément, c’est déjà le primat du Langage ; ce qu’il annonce, plus ou moins prophétiquement, c’est déjà l’ordre de la Loi. Sous le nom de Fiction, Mallarmé aura désigné beaucoup plus que l’espace d’intransitivité où les mots se réfléchissent eux-mêmes : c’est l’économie de la jouissance qu’il aura, sinon thématisée par voie démonstrative, du moins suggérée de manière poétique.
Toute son entreprise littéraire, qui est aussi bien critique qu’esthétique, donne à penser cette économie de la jouissance : elle invite le lecteur à reconnaître, ou à cesser de méconnaître, ce qui s’inscrit au creux fantasmatique du langage et de la réalité sociale, c’est-à-dire le manque. En enregistrant les traces les plus signifiantes de ce manque, jusqu’en des lieux de discours tenus pour marginaux, comme Les Dieux antiques, le présent essai propose une relecture originale de l’ensemble de l’oeuvre et du personnage de Mallarmé.

Puissances du temps - Versions de Bergson

David Lapoujade

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Sortie : novembre 2010 – Editions de Minuit – Coll. “Paradoxe” – Prix : 16 €

Tout part d’une première question adressée à Bergson : comment se fait-il que dans sa conception de la durée, il soit si peu question des affects qui pourtant nous donnent accès au temps : l’attente, le regret, le deuil, la mélancolie ? Comment expliquer que le temps ne soit jamais évoqué dans ses aspects les plus destructeurs ? Et pourquoi nous invite-t-il toujours à épouser l’écoulement de la durée ? Est-ce justement pour ignorer ces aspects ? Mais il y a une deuxième question, inverse de la première, qui peut aussi lui être adressée : si, comme l’affirme Bergson, la durée est synonyme de mémoire, comment peut-on penser un authentique sens de l’avenir ? La liberté peut-elle être autre chose que la reprise de tout notre passé ? Un Bergson mélancolique ? Ce livre est une réponse du bergsonisme à ces questions.

vendredi 29 octobre 2010

Vitesses limites

Alain Fleischer (dir.)

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Paru le 28 octobre 2010 – Editions du Seuil – Coll. Le genre humain – Prix : 15 €

Alain Fleischer incite ici des auteurs venus d’horizons divers (philosophes, scientifiques, spécialistes de l’information, de la communication, des sciences politiques ou du cinéma) à nous livrer leurs réflexions sur la vitesse.

On connaît l’importance de la vitesse dans les technologies contemporaines, par exemple via les réseaux à haut-débit et jusqu’à cette notion de temps réel, une réalité du temps qui signifie l’immédiateté, l’instantanéité, la synchronie généralisée, en dépit des distances d’une part, mais aussi des différences de nature, entre les interactants, avec pour limites, à ce partage d’un même temps, la vitesse de la lumière ou celle de l’électricité, quelle que soit la puissance de calcul. Ce temps réel dans le transfert des données trouverait son idéal dans le transport instantané des corps vivants par téléportation ? un des plus vieux mythes de l’humanité traduit aujourd’hui en hypothèses techniques.

Auteurs : Adrian Bejan, Nicole Brenez, Alain Fleischer, Jean-Marc Lévy-Leblond, Emmanuel Mahé, Catherine Malabou, Christian Miller, Hartmut Rosa, Bernard Stiegler.