dimanche 3 octobre 2010

L'écriture du messianique : la philosophie secrète de Walter Benjamin

Marc Goldschmit

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Parution : octobre 2010 - Editeur : Hermann - Collection : Le Bel aujourd'hui – Prix : 34.00 €

Walter Benjamin est trop souvent perçu comme un critique littéraire un peu mystique, dilettante et éclectique. Rejeté par l’Université (on lui a interdit de soutenir sa géniale thèse sur L’Origine du drame baroque allemand), il est aujourd’hui tenu pour un penseur marginal ou maudit, mais il n’est jamais considéré comme un penseur de premier plan, à l’instar des philosophes de son époque, Husserl, Heidegger ou Wittgenstein.
Le travail de Marc Goldschmit, qui a publié en 2006 un livre sur la langue à venir et l’écriture hyperbolique chez Derrida (Léo Scheer), montre pour la première fois que Benjamin invente une voie philosophique nouvelle, celle d’une écriture du messianique. Il s’agit de faire comprendre comment Benjamin, à travers tous ses grands textes, passe d’une philosophie ouverte du langage à une philosophie secrète de l’écriture, qui avance le concept d’une graphie générale (dans la traduction, la photographie, la cinématographie, l’historiographie). Cette écriture générale combat le messianisme, c’est-à-dire les doctrines théologico-politiques du salut, et s’y arrache par une pensée du messianique, autrement dit, d’une attente sans atteinte.
Grâce au livre de Marc Goldschmit, la pensée de Benjamin est enfin libérée de tous les arraisonnements qui n’ont cessé de la reconduire au communisme, à la théologie, ou à un étrange mélange des deux. À partir d’une réinterprétation originale de "L’Origine du drame baroque allemand", cet ouvrage montre que la philosophie secrète de Benjamin est un révélateur oblique de la sombre histoire de notre temps, et nous apprend que si nous ne parvenons pas à libérer l’histoire de la théologie, ni la politique de la religion, l’avenir, de même que le passé, ressemblera à un champ de ruines où même les morts ne seront pas en sûreté.

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