dimanche 26 août 2012

Gilles Deleuze, peut-être

Le Groupe de la Riponne


A paraître : Octobre 2012 - Van Dieren Editeur

Textes de Francesco Gre­go­rio, Chris­t­ian Inder­muhle, Maxime Lau­rent, Thierry Laus, Hugues Poltier, Arno Renken, Vladimir Skri­van, Antonin Wiser, Math­ias Clivaz.

Qua­trième de cou­ver­ture, libre­ment adapté d’un texte de Brecht.

C’est la guerre. Dans une cel­lule où croupis­sent des érudits enchaînés, un fan­tassin du savoir scri­bouille au bic sur un mur : VIVE DELEUZE ! C’est inscrit dans la cel­lule som­bre, à peine vis­i­ble, en let­tres mon­strueuses. Quand les gar­di­ens s’en rendirent compte, ils dépêchèrent un pein­tre qui, avec un long pinceau, passa les let­tres menaçantes à la chaux vive. Comme il n’avait fait que suivre le tracé des let­tres, on voy­ait main­tenant en haut de la cel­lule, dess­iné à la chaux, VIVE DELEUZE ! Ensuite un sec­ond pein­tre recou­vrit au rouleau toute l’inscription, qui dis­parut quelques heures. Mais au petit matin, lorsque la chaux sécha, l’inscription réap­parut par dessous : VIVE DELEUZE ! Alors les gar­di­ens mandèrent un maçon pour qu’il s’attaquât à l’inscription. Il gratta, let­tre par let­tre, une heure durant, et quand il eut fini, on voy­ait, main­tenant privée de couleur mais pro­fondé­ment gravée dans la pierre, l’increvable inscription :

VIVE DELEUZE !

Un gar­dien se mit alors à beu­gler : « Abattez-moi donc ce mur ! »



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